Chronique d'une session d'été à Paris

Chroniques venues d'ailleurs.

 Pour ceux qui ne le savent pas encore, Vida Skate, c'est une véritable mafia internationale: avec des membres infiltrés aux quatre coins de la planète, on peut dire que la gang originale de Montréal s'est plutôt bien exportée depuis sa création en 2011 ... sans pour autant perdre de vue ces premiers amours québécois, of course.

Néanmoins, nous souhaiterions refléter cet aspect de notre culture, et vous faire partager d'autres horizons, vous faire voyager sur de nouveaux spots, et partir à la découverte de scènes lointaines. Car le skate, on le sait tous, c'est surtout le partage et une découverte toujours renouvelée ...

Prêts pour l'immersion ? Let's go !


" Nous sommes à Paris le Jeudi 4 Juillet 2013, il est 16h00 : Coup de fil d'Antoine, homies Vida Skate parisien. Apparemment la session du jour se passerait du côté de Bercy, spot mythique de la fin des années 90 ... Ça mérite d'aller voir ce qu'il s'y passe.


Interlude : quoi? Bercy ça ne vous dit rien ? Matez cette vidéo, ça va vous rafraîchir la mémoire.



 Bref, cela fait déjà quelques jours que Paris s'est vidée, et franchement on va pas s'en plaindre. Fraîchement sorti du boulot à 17h00, direction Bercy en vélo après avoir fait un petit crochet par la maison pour récupérer caméra et autres matériels vidéo-ludiques.

 Une fois sur place, rencontre avec les homies : Antoine, Léo et Etham ont déjà bien roulé et se reposent au coin d'un bloc pour s'adonner aux joies du chill entre copains. Ni une ni deux, je pars skater en trombe tous curbs se présentant à moi. Les tricks viennent difficilement, mais c'est à cause des shoes, elles sont neuves, voyez c'que j'veux dire.
Après un petit moment, une autre fine équipe fait son apparition sur le spot: les regards se croisent, et quelques "YO" fusent. Les tricks commencent à s'enfiler, faut dire que ces gars là ont du talent. Surtout un, nourrissant sa nonchalance à base de nosebluntslide enchaîné sur flip backtail. La classe. Bon le gars est semble-t-il du genre râleur et il abandonne vite après quelques tentatives infructueuses de on-ne-sait-plus-trop-quoi. Le spot se libère donc de nouveaux et la folie du skate me reprend tout sec. Manque de chance, ma planche casse au bout de 5 minutes sur un nollie 5-0 un peu trop "plongeant". Bon, la board était déjà bien fissurée, mais ça en fout quand même un coup. heureusement Antoine a la grandeur d'âme de me prêter sa planchette et grâce à lui se sont backtail et back smith qui finissent par être plaqués. Merci l'ami. C'est ce qu'on appelle la solidarité légendaire entre skaters, ouais mon pote !

 Vers 19h00, les derniers arrivés finissent par repartir avec quelques tricks en boite, dont un nollie heel tail slide pas piqué des hannetons. Bel aubaine pour nous autres, ils ont laissé derrière eux un paquet de pains au chocolat abandonné qui ne ferra pas un pli.
Face à la démotivation chronique dont fait preuve le reste de la bande, il est temps de penser à la prochaine étape de la soirée. C'est alors qu'Antoine et Etham commencent à nous vanter les mérites des vernissages parisiens. "Ouais gros, on peut picoler à l’œil et les filles sont bonnes", en autochtone dans le texte. Devant une description tellement flatteuse, la petite bande prend temps bien que mal la direction de la rue Charlot dans le 3e arrondissement de Paris. 







 Après au moins 20 minutes de cruising intensif dans les rues de Paris avec des automobilistes peu enclins à laisser passer une troupe de skaters devant eux, nous voici arrivés à la fameuse adresse. Bon au niveau art, je ne vous donnerais pas d'avis parce qu'on peut pas vraiment dire que je sois un critique hors paire. Léo lui semble apprécier, et venant d'un étudiant de l'école d'art du Louvres c'est déjà bon signe. En revanche une chose sur laquelle nous sommes tous d'accord, c'est la qualité du vin blanc et du vin rouge. Du coup, on décide de rester un peu plus longtemps et après pas mal de "petits" verres, on finit par se détendre. Ça parle de skate, bien entendu, mais aussi de filles, d'art et d'autres trucs sans queues ni têtes.

 Au bout d'un moment nous finissons par repartir en direction d'un nouveau vernissage rue Saint Martin, toujours dans le 3e. Malheureusement l'euphorie d'une nouvelle beuverie gratuite n'est que de courte durée : une fois sur place, l'ambiance change du tout au tout, et les petits parisiens hipsters laissent place à de vieux personnages parlant un langage étrange. Mes compères décident toutefois d'aller y faire un tour, en quête d'un quelconque liquide anesthésiant. Mais ils ne resterons pas longtemps à l'intérieur, après avoir reçu les avances d'une dame d'âge avancé. Faut la comprendre en même temps, trois jeunes hommes qui débarquent dans une galerie qui sent le renfermé, ça provoque nécessairement une réaction chimique !

 Devant cet échec cuisant, nous commençons à regretter notre précédente expo plutôt bien fournie en alcool gratos. Dépités, nous décidons alors d'aller voir ce qu'il se passe du côté du tout nouveau spot de street de la ville place de la République, en passant d'abord par la case "supermercat" pour acheter quelques ravitaillements bien mérités.


 Pour tout vous avouez, République, c'est LE nouveau spot de Paris. Après plusieurs mois de travaux cet hiver, ce n'est que depuis quelques jours que nous avons pu découvrir la skate plaza que tout le monde espérait tant. Finis les spots cagneux qui puent la mort et qui roulent pas, ici on parle d'une place grande et propre, avec des curbs neufs, un sol parfait, une grande table à manual en bois, et même des marches ! Le paradis en somme ... 



Une fois sur place, chacun part rouler dans tous les sens, et la session reprend de plus belle. N'ayant plus que mes yeux pour pleurer et des bières pour occuper mes mains (à défaut d'avoir une planche) je pars faire la tournée des locaux, histoire de voir si je ne reconnais pas quelques têtes. Et à ma grande surprise je tombe sur un bande de skaters toulousains, ma patrie ! (I'm from Toulouse, CQFD). Mes potes assurent d'ailleurs bien le show, à base de 360 flip au dessus des lonnnnngues grilles du métro, plus d'autres tricks bien chanmés ...
 L'ambiance générale est au beau fixe, tout le monde se check et se congratule et passe un bon moment. Même la police locale se joint à la fête en passant nous dire coucou.


 Ce fut d'ailleurs aussi l'occasion de voir quelques anciens qui n'ont pas perdus la main et qui ont encore de la ressource, ce qui fait bien plaisir à nous autres, pauvres vieux en devenir ... 


Voilà, il est maintenant 23h00. La session tire quasiment à sa fin pour les plus courageux, tandis que les autres ont déjà bien attaqué l'apéro. Les ultimes tricks sont plaqués sous les acclamations d'un public fort bien installé pour profiter du spectacle de rue qui se déroule devant eux ...



Voyant que la partie "skate" de la soirée touche à sa fin, je décide donc qu'il est grand temps pour moi de filer tranquille et rejoindre ma douce, après une bonne petite soirée d'été entre potes dans les belles rues de Paris. "